Language selection

Communiqué

Une gestion inefficace des risques a entraîné le décès d’une personne passée par-dessus bord en novembre 2015 près de Clark’s Harbour (Nouvelle-Écosse)

Dartmouth (Nouvelle-Écosse), le 19 janvier 2017 — Soulignant les nombreux risques de sécurité qui persistent dans l’industrie de la pêche, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié aujourd’hui son rapport d’enquête (M15A0348) sur une chute à la mer mortelle survenue en novembre 2015 près de Clark’s Harbour (Nouvelle-Écosse).

Le 30 novembre 2015, jour d'ouverture de la pêche au homard, vers 6 h, heure normale de l'Atlantique, le bateau de pêche Cock-a-Wit Lady a quitté Shag Harbour (Nouvelle-Écosse) avec à son bord cinq membres d'équipage. À 9 h 11, on a signalé qu'un matelot de pont était tombé à l'eau en mouillant la première filière de casiers. L'équipage l'a repêché et a essayé de le réanimer. Il a été héliporté à l'hôpital, où son décès a été constaté.

L'enquête a permis de déterminer que tandis que l'équipage filait les casiers à homard, l'un d'eux est demeuré coincé sur la rambarde à bâbord. Un matelot de pont a tenté de le dégager avec ses pieds; ce faisant, il a posé le pied à l'intérieur d'un cordage enroulé attaché aux casiers. Lorsqu'il a réussi à dégager le casier, celui-ci est rapidement passé par-dessus la poupe. Le matelot a alors été emporté par-dessus bord et sous l'eau par le poids et l'élan des casiers. La poulie surélevée, qui est montée sur le toit de la timonerie et utilisée de pair avec le treuil pour casiers afin de ramener les casiers à bord, était en position de rangement, car l'équipage n'avait pas prévu l'utiliser ce jour-là. Espérant gagner du temps, l'équipage a tenté de remonter le matelot en utilisant uniquement le treuil pour casiers, mais étant donné l'angle du cordage et la tension additionnelle causée par les casiers submergés, le cordage a cédé. L'équipage a ensuite abaissé la poulie surélevée et a réussi à repêcher le matelot de pont. Toutefois, environ 10 minutes s'étaient déjà écoulées, et l'équipage n'a pas réussi à réanimer le matelot.

L'enquête a permis de cerner plusieurs risques liés à la préparation aux situations d'urgence. Ces risques étaient mentionnés dans une enquête sur les questions de sécurité relatives à l'industrie de la pêche publiée par le BST en 2012. Si les activités des bateaux de pêche ne sont pas encadrées par un système de gestion du risque à bord, comme des réunions de sécurité, il y a un risque que les membres d'équipage n'atténuent pas efficacement les dangers à bord. En outre, si les exploitants de bateaux de pêche n'effectuent pas d'exercices qui permettent aux équipages d'identifier les lacunes dans les méthodes d'intervention d'urgence, comme le repêchage d'une personne tombée à l'eau, il y a un risque que les pêcheurs soient incapables d'intervenir efficacement en cas d'urgence.

La sécurité de la pêche commerciale figure sur la Liste de surveillance du BST, car on reconnaît partout au pays que les pertes de vie à bord de bateaux de pêche sont trop nombreuses. Malgré la publication de règlements qui vont probablement réduire certains des risques liés aux lacunes de sécurité en suspens, des manquements à la sécurité subsistent notamment du côté des pratiques d'exploitation et de la formation des équipages.

Voir la page d'enquête pour plus d'information.


Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.

Pour de plus amples renseignements :
Bureau de la sécurité des transports du Canada
Relations avec les médias
Téléphone : 819–360–4376
Courriel : medias@bst.gc.ca